Surchauffe chez la compagnie de limousine.

Le coup de feu d’avant soirée. Plein d’appels des riches nantis qui avaient besoin de véhicules de plaisir pour aller batifoler à travers le Miami nocturne. 10 limos de sorties déjà. Chaude ambiance dans le bureau du répartiteur. Le proprio de la compagnie avait 4 invitées : 4 playmates de Playboy qui squattaient avant d’emprunter une limo sur directive de leur employeur, pour leur rancard de ce soir, chacune avec un client différent. Donna Cafferty gloussait en compagnie des 3 autres. Elle s’était mise toute en dorure pour l’occasion de ce soir : servir d’escort et de guide à un nouveau client pour une visite privée de la ville.


Nouveau remue-ménage dans le bureau. Le boss de la compagnie avait apporté des manteaux de fourrure. Il voulait prendre des photos de ses trophées avec les 4 playmates. Donna gloussa. Elle et ses copines malmenèrent les manteaux. Le patron de la compagnie, sortit son portable pour les filmer. Les filles se prirent au jeux et palpèrent comme des gamines devant lui et la vidéo qu’il tournait. Elles farfouillèrent dans les fourrures, elles zyeutèrent les zibelines, elles chahutèrent les chinchillas. Un des chauffeurs de limo les reluquait derrière les vitres du bureau. Il se saupoudra la main avec un séconal et sniffa la poudre. Donna l’aperçut et leva les yeux au ciel. Un employé vint la prévenir : votre véhicule est prêt. Donna fit au revoir à ses copines et décampa. Voilà la limousine à châssis long, elle grimpa dedans. Des boissons pointaient leur nez hors d’une glacière. Sympa. Donna se décapsula une canette de daïquiri. La limousine se traîna dehors. Ils se firent une des grandes avenues face à la mer en vitesse de croisière. Le chauffeur qu’on lui avait assigné s’appelait « Roscoe ». Il loucha dans son rétroviseur pour mater Donna dans sa robe de soirée. Elle ne s’en formalisa pas, trop occupée à retirer ses escarpins à talon haut pour se mettre à l’aise dans la voiture. Elle cogita : on ne lui avait pas donné de détails sur son client de ce soir. Pas de photo, juste un nom : Jeffrey Newton. La limo se rendit au lieu-dit. Roscoe prit carrément DEUX places de parking pour garer son véhicule. Donna en sortit et se planta devant la porte de la résidence de Newton. Elle sonna à l’interrupteur, l’interphone s’enclencha. Petite voix chantante, presque moqueuse :

« Mr Jeffrey, votre véhicule est avancé. Venez donc vous entasser sur la banquette arrière avec moi. Je me suis laissé dire que vous aviez soif. Et il se trouve qu’il y a des endroits à Miami, où on peut savourer le punch planteur bien servit de la maison. »

Donna relâcha l’interphone et s’esclaffa. Elle compta ses points : humour, 4/10. Subtilité, 2/10. Culot monstre, 8/10. Pas sûr que ses notes allaient lui accorder son passage auprès de son client.

Soirée avec une playmate qui acceptait de jouer les escort, avec évidemment tout ce que cela impliquait d'amusements divers et variés. Ca faisait partie de l'abonnement au prix exorbitant au Playboy Empire. Je n'avais jamais pris le temps de profiter de ma fortune, j'avais toujours vécu assez modestement mais je m'étais laissé conseiller par un psychologue pour dépasser ma dépression et ce dernier m'avait conseillé de vivre, de m'amuser, d'aller de l'avant en faisant de nouvelles choses dont je n'avais pas l'habitude. Alors quand j'avais vu cette offre en ligne de rejoindre le Playboy Empire en qualité de clients, que j'avais vu toutes les possibilités que ça offrait, j'avais sauté sans attendre sur l'occasion. Sans même savoir si j'allais profiter de cet abonnement. En fin de compte j'avais quitté New York pour la première fois de ma vie pour venir m'installer à Miami dans une demeure qui serait bientôt magnifique. Délaissée par son ancien propriétaire au profit de ses quatorze autres résidences, celle-ci avait très mal vieillie. Les peintures étaient usées par le temps, la piscine avait souffert et était hors d'état, l'intérieur était vétuste et poussiéreux, le jardin une friche sauvage. Si j'avais engagé des entreprises spécialisées pour s'occuper de l'intérieur et de la façade ainsi que de la piscine, je m'attelais au jardin et deux semaines après avoir emménagé, les extérieurs étaient propres. Les haies étaient enfin taillées, les mauvaises herbes enlevés, du gazon replanté et arrosé soigneusement selon le conseil d'experts. L'intérieur quand à lui était propre même s'il restait encore de nombreux travaux de rafraîchissement et la façade était en bonne voie. Quand à la piscine, ça avait été la première chose que j'avais faite remettre en état, forcément à Miami c'était un indispensable. Mais je n'avais jamais encore pris le temps de découvrir Miami by night. De voir ses bars et ses lieux où s'amuser. Alors j'avais opté pour l'option sortie avec une escort qui était comprise dans mon abonnement client en précisant bien que je souhaitais découvrir aux côtés d'une escort les lieux sympas de Miami après le coucher du soleil.

A mon habituel pantalon de smoking j'avais troqué un chino clair bien plus sobre et détendu, quand à ma chemise je l'avais changée pour un polo blanc lui aussi sobre, une paire de converse basse aux pieds et une touche de parfum, Terre d'Hermès, toujours le même depuis mes vingt-deux ans. Pas faute d'avoir essayé bien des parfums mais je revenais toujours à celui-là. La sonnette, je réponds à l'interphone et n'ai pas le temps de prononcer un mot, un sourire étire mes lèvres. Aucune subtilité, un humour décalé et maladroit mais un culot à toute épreuve. Ca me sortait de mes habitudes, ça faisait du bien d'une certaine façon. Je rejoignis la limousine et la jeune femme qui s'y trouvait, elle avait revêtu une robe dorée qui ne pouvait qu'attirer le regard, un maquillage qui soulignait son regard et un sourire malicieux sur les lèvres. M'installant à ses côtés avec un sourire je lui tendis une rose, après tout n'était-elle pas ma cavalière pour un soir ?

« J'espère que le punch planteur sera à la hauteur de la promesse que vous m'avez faite en le présentant. »

Je ne voyais pas pourquoi elle serait la seule à se pinçante après tout.

« Sinon j'ai bien peur qu'il vous faudra trouver autre chose pour égayer ma soirée. »

Oh c'était de toute façon parfaitement inclus dans la sortie avec une escort mais puisque la demoiselle semblait culottée, j'étais sûr qu'elle ne reculerait plus désormais à me faire goûter le meilleur punch planteur de la ville.

Son client entra dans la voiture. Regard aguicheur, petit sourire en coin et tenue détendue. Donna essaya de cadrer le bonhomme. Il lui avait carrément offert une rose. Elle prit la fleur en gloussant. Sérieux ? Elle tapota la vitre qui les séparait de Roscoe le chauffeur. Il démarra. La limo prit la direction du bord de mer. Donna la puérile. Toute jolie dans ses dorures, mais pieds nus dans la voiture. Elle avait retiré ses escarpins pour plus de confort. Elle se blottit tout contre son client, à poser sa tête sur son épaule et à lui cajoler le torse d’une main joueuse.

« Moi c’est Donna. De Denver Colorado. Et vous vous venez de… NON ne dîtes rien, ne dîtes SURTOUT rien. Huuum ? Vous ne venez pas de Vegas, vous n’avez pas une tête de flambeur. Ni de l’Arizona, vous n’avez pas encore de bronzage. Vous venez soit de Nulle-part-la-forêt dans le Dakota, soit de Bledville-sur-mer dans le New Jersey ? »

La limo s’engagea sur une avenue, motel en tout genre et devanture des commerces maritimes ou touristiques. Des allées de plage à n’en plus finir, quelques façade de night-club. Donna fit son commentaire en prenant un ton très docte, digne d’un documentaire télé:

« Bienvenue à Miami. Climat : tropicale. Activités économique : les narcos-trafiquants en roue libre et les actrices de film X à foison (dont votre servante). Population : des avocats, des criminels, des paparazzis, des poseurs de micros du FBI, des portiers de grands restaurants, des chauffeurs de taxis, des loufiats, des huissiers qui récupèrent des biens, des employés d’hôtel pour touriste, des piliers de bar, des reluqueurs dans les boîtes à strip-tease et tous les frustrés de l’univers. »

La limo passa devant un magasin de surf, avec drapeau américain en façade. Donna souffla en chuchotant dans l’oreille de son client :

« La rumeur veut que dans cet endroit, les jeunes joueurs de foot ou de baseball de l’université de Miami, amènent des petites étudiantes pour les sauter. Mais chut ! »

La limo freina en manquant d’écraser un tocard à moitié ivre. Le dit-tocard brandit son poing et chouina. Donna baissa sa vitre, lui balança sa rose à la tronche et referma la vitre. La limo redémarra. Elle passa devant un bloc d’appartements. Commentaire choisit de l’escort-girl :

« ça c’est les apparts de Ferndale. Les jolies locataires à court de fric, de pognon, de flouze, de maille, de jonquaille et de pèze peuvent payer leur loyer en nature au proprio des lieux. Sinon à part ça Monsieur, la ville vous plait ? Après tout il y a des maison pour pas cher et du travail pour tous. Beverly Hills de l’autre côté du pays peut aller se faire foutre. »

Elle était piquante, berçant visiblement dans la provocation qui semblait bien l'amuser et la faire rire. Pleine de vie à sa façon, sans doute le genre à s'attirer des ennuis à la pelle mais à toujours trouver une cabriole pour s'en sortir en y laissant plus ou moins de plumes. J'avais déjà commencé à deviner cela à sa façon de s'exprimer via l'interphone mais elle rendait les choses bien plus claires encore lorsqu'elle avait décidé de parler de ses origines après s'être présentée. Elle voulait deviner d'où je venais et je ne devais rien dire. Je respectais sa demande tout en écoutant ce qu'elle délatterait avec une assurance à faire peur. Elle avait au moins raison sur une chose : je n'avais été et je n'étais toujours pas un flambeur, pas vraiment mon style, en plus la chaleur écrasante de Las Vegas ou Los Angeles, très peu pour moi, je ne supportais pas de telles températures. Elle terminait avec toute son assurance en affirmant que je venais soit d'un coin paumé dans le Dakota soit d'un coin tout aussi paumé dans le New Jersey.

« Perdue. Deux fois. Je viens de New York. »

Elle avait essayé mais pas de chance pour elle j'étais bien un homme de la ville quoi que la campagne ne me faisait pas peur et que je pourrai très bien y vivre avec confort. J'avais d'ailleurs déjà songé à m'y installer ces derniers temps mais finalement Miami et le Playboy Empire c'était aussi une excellente idée. J'écoutais la playmate se faire caustique comme elle semblait l'être envers absolument toute la ville. Je souriais en l'entendant décrire la ville, c'était toutefois le mot de "servante" qu'elle avait employé qui trottait dans ma tête. Intéressant choix de mot. Peut-être simple involontaire cependant.

« En somme donc c'est une ville comme toutes les autres avec tout ce qu'il faut pour s'amuser et avoir de l'agitation. »

Elle me chuchota une indication comme si c'était un grand secret qui ne devait pas être dévoilé. Ca semblait plutôt un secret de polichinelle mais je ne pus m'empêcher un sourire.

« Dans ce cas j'espère que vous avez une tenue d'étudiante sexy ou de cheerleader pour une fois où je vous y donnerai rendez-vous. »

Caustique dans ses paroles mais également dans son attitude alors que je vis Donna s'emporter sur un pauvre poivrot perdu sur la route avant de reprendre naturellement ses propos acides.

« Vous êtes toujours aussi pleine d'assurance et de causticité ou c'est seulement une façon de vous protéger quand vous escortez pour la première fois un client ? »

Je devais l'avouer j'aimais bien ce caractère provocateur. Regardant la belle playmate dans les yeux je revenais sur ce qu'elle avait dit.

« D'autant que vous employez des mots dont vous ne pesez peut-être pas l'impact qu'ils pourraient avoir sur ceux qui les entendent. J'ai entendu le terme de servante un peu plus tôt, qui vous dit que je ne serai pas tenté d'en abuser ? »

La visite commençait bien son client avait laissé percer quelques indices : un New Yorkais ? Curiosité chez Donna. Etait-il un rejeton de la haute qui vivait à Manhattan ? Ou un nouveau riche issus de la classe moyenne qui avait grandit à Brooklyn ou Coney Island ? Il semblait même apprécier le coup du jeu de la petite étudiante sexy. Tenue qu’elle avait déjà revêtu à de nombreuses reprises dans les films X où elle avait jouée. Etait-ce son fantasme ? A moins que ce ne soit plutôt le contrôle sur de séduisantes jeunes femmes qui l’emballait dans les ébats, au vu de ses dernières réflexions. Frissons ! Frissons ! Brrr ! Brrr ! Brrr ! Donna ressentit aussitôt ses bonnes vielles sensations qui s’agitaient dans son bas-ventre à cause des idées honteuses qui traversèrent tout à coup son esprit. Donna qui fond comme neige au soleil et qui se blottit tout contre le Monsieur-qui-la-fait-fondre. Elle lui répondit la bouche en coeur, en lui faisant la prunelle passion :

« Mais qui vous dis que j’ai envie de me protéger de mes clients ? Qui vous dis que vous avez le droit d’être sage avec moi, alors que vous pouvez prendre tout ce qu’il vous faut dans cette voiture comme bon vous semble ? Et arrêtez de me vouvoyer.  Vous êtes mon client. Tutoyez moi. Il n’y a que moi qui veut vous vouvoyer Monsieur. »

La limousine parcourut l’avenue bordant la plage et les motels. Voilà le premier night-club de la visite. Donna la petite gamine en train de secouer la manche du bras de son client :

« Voilà le premier haut lieu à visiter, écoutez attentivement votre guide touristique pour que la visite soit mémorable. On va entrer là dedans et on va jouer aux ploucs venus d’ailleurs. Vous allez me parler du trou paumé du Bronx ou de Brooklyn qui vous as vu naître. Je vous parlerais du trou paumé de Lakewood Colorado qui m’a vu naître. Ensuite on parlera de tous les endroits entre les deux qu’on a visité sur la grande route qui nous as mené à Miami. Ensuite au détour de la conversation, vous avez intérêt à me dire que vous préférez les blondes comme moi à toutes les autres parce que j’adore. Et vous avez intérêt à laisser des pourboires indécents aux serveuses et aux serveurs pour qu’ils nous fassent des courbettes et s’inclinent à qui-mieux-mieux. Une fois qu’on aura joué aux ploucs, on va se gargariser aux célèbres gin-fizz de la maison. Et après on ira danser sur des rythmes lents et rapides sur la piste de danse. »

Cette rencontre était surprenante mais faisait beaucoup de bien. Ca faisait des mois que je n'avais plus cherché à profiter de la vie. J'étais à peine sorti de chez moi depuis la mort de ma femme et de ma fille, je préférais m'isoler et écrire. J'avais écris à un rythme dont je ne me croyais pas capable, les lignes avaient défilé à la vitesse de l'éclair sur les pages blanches de mon écran d'ordinateur. Une nouvelle trilogie peut-être, cette fois on versait dans l'horreur le plus sombre et le plus sanglant, dans une aventure noire comme la mort où mythes anciens rencontraient meurtres en série. Ne restait qu'à espérer que ça plairait mais personne ne me blâmerait d'un écrit aussi sombre après la tragédie qui avait frappé ma vie. Les meilleurs romans venaient souvent de ces moments particuliers de l'imagination, un peu comme les envies que suscitaient la blonde chez moi. Elle était tellement plus jeune que moi mais ça ne semblait lui poser aucun problème et ça ne m'en posait absolument aucun. Il y avait bien des jeux pervers que je n'avais jamais joué, comme d'être avec une femme tellement plus jeune que moi, ou ces jeux de soumission que j'avais évoqué avec une certaine nonchalance mais qui semblait faire vibrer le corps somptueux de l'escort. Peut-être était-ce l'occasion de faire d'une pierre deux coups.

« Va pour le tutoiement dans ce cas-là et puisque j'ai le droit de prendre tout ce que je vois dans cette voiture comme bon me semble, je vais réfléchir à ce que je ferai de ton cas. Peut-être devrai-je te prendre toi aussi. »

Nous arrivions à un night-club, la limousine s'arrêta et Donna ne tarda pas à prendre la parole, une véritable pipelette, avec ses idées bien arrêtées et la ligne de direction qu'elle me racontait. Nous quittâmes la voiture pour nous avancer dans le club, ma main posée d'abord au bas de son dos n'y resta que quelques instants, descendant sur ses fesses, mes doigts la pelotant quelques instants pour trouver la position la plus agréable, celle qui me faisait le mieux sentir la rondeur parfaite de ce petit cul. Nous trouvâmes rapidement une table et si je ne me laissais abuser par l'attitude de l'hôtesse d'accueil, Donna avait l'habitude de venir ici. Installés l'un face à l'autre, je quittais ma place juste après que notre commande de cocktail fut prise pour m'installer à côté de Donna. Sous la table je posais une main sur son genou, la remontant délicatement sur sa cuisse mais sous sa robe. Mes doigts caressaient sa peau en direction de son intimité mais se trouvaient encore bien loin de la caresser. Je ne la regardais pas, fixant le night club, mes caresses étaient nonchalantes mais mes doigts se faisaient sentir bien présents.

« Je suis très mauvais avec les plans et l'organisation. Alors voilà ce que je propose que nous fassions. »

Je tournais la tête vers elle pour trouver son regard.

« C'est toi qui t'occupera du pourboire de notre serveur, ils se partagent les tables et chacun se tient aux siennes, alors quand on décidera de partir, tu lui abandonneras quoi que ce soit que tu portes sous ta robe. Et si tu as jugé superflu de porter quoi que ce soit sous ta robe, je veux que tu l'allumes à en graver ton image dans sa mémoire pour sa branlette de ce soir. »

Mes doigts caressaient l'intérieur de sa cuisse de façon un peu plus pressante, sans approcher de son intimité pour autant.

« Nous n'irons pas sur la piste de danse, je déteste danser mais nous retournerons à la voiture pour d'autres jeux … sur des rythmes lents et rapides. »

Finalement je détournais à nouveau le regard d'elle, laissant ma main où elle était même quand le serveur revint apporter les cocktails qu'il posait sur la table.

« Discuter de nos origines promet d'être ennuyeux au possible, alors il serait sans doute plus intéressant de parler de la sexualité d'une ravissante blonde venue d'un trou paumé comme Lakewood dans le Colorado. A priori avec tes provocations incessantes et ton assurance je pourrai croire que tu aimes chevaucher tes amants mais pourtant je suis certain que le truc qui te fait vibrer c'est de te faire prendre furieusement, en levrette par exemple, une main claquant tes fesses à les faire rougir et l'autre tirant ta belle crinière en arrière jusqu'à t'en faire mal. »

N'était-ce pas là discussion bien plus intéressante et dans le ton de la soirée ?

Son client commença à se dégriser à cause de l’indécence dont elle avait fait preuve avec son ironie mordante jusqu’ici. A la façon dont il lui palpait les fesses à l’entrée, et à celle dont il la pelotait sous la table, c’était clair. Le night-club valait le coup d’oeil : les murs étaient tendus de satin pastel baignant dans la lumière colorée de minuscules projecteurs qui donnaient aux teintes un aspect années 80 façon Scarface. Les bordures des tables étaient fluorescentes, comme les néons de la série Miami Vice. Son client, ce cher Monsieur Newton prit des devants. Les civilités étaient finis pour le coup. Maintenant qu’il avait comprit ce qu’il avait entre les mains, il ne s’en laissait plus compter. Donna avec son sourire malicieux :

« Tss tss tss. Je ne donnerais pas ma petite culotte en satin au serveur. C’est toujours à mon client de me l’arracher sans ménagement... »

Sous la table elle fit glisser son pied pour caresser la jambe de pantalon de Jeffrey. Le frottement sensuel fit Scree ! Scree ! Scree !

« Et Monsieur Newton, vous souhaitez déjà me prendre sauvagement sur la banquette arrière de la limousine ? Et moi qui comptait vous amenez à un tout dernier endroit à vraiment visiter, qui se prête tellement bien au touriste égaré qui se prend une sacrée trique. »

Un beau clin d’oeil. Celui breveté Donna Cafferty. Ça se voyait qu’elle s’entraînait à le faire devant son miroir tous les matins.

« Combo gagnant pour l’ébat torride que vous venez de décrire. La perspicacité d’un homme frustré. Seriez vous un vrai papa-gateau ? Le père de 3 adolescentes qui a besoin d’assouvir ses pulsions sur quelque escort-girl du coin ? Remerciez donc la chance d’être tombé sur une succube qui se complaît dans les ébats les plus… inavouables. »

Donna avait dit ça en prenant la cerise au marasquin qui flottait dans son cocktail. Elle en suça la queue tout en papillonnant des prunelles vers Jeffrey. C’est qu’il commençait à s’enflammer vu son teint, pour toutes les idées cochonnes qui devaient lui passer par la tête, tout comme elle. Ce Jeffrey, un vrai crame-la-ville.